jeudi 10 mai 2012

"Les odes du désert" : Fiche de lecture par Gaelle Kermen

   
     En commençant ce livre, j'ignorais tout de la poésie arabe. Un ami marocain maintenant disparu m'avait vivement conseillé cette littérature qui manquait à ma culture. En bord de mer bretonne qui lui rappelait celle de Casablanca, il m'avait parlé d'Omar Queyam, des Omeyades, mais c'était tout ce que je me rappelais de nos conversations pourtant riches.

     Je me suis plongée dans cette anthologie d'une poésie bien plus ancienne que celle que je puis connaître de la nôtre ici en France.

    Tout de suite, je me suis sentie en affinité avec ces textes d'abord transmis de façon orale par les bédouins, de campement en campement. J'ai pensé aux druides et aux conteurs, qui ont transmis ma tradition orale bretonne ; j'ai pensé à "Désert" de JMG Le Clézio, le breton des îles lointaines, qui a su si bien chanter la terre marocaine.

    Mais très vite j'ai été embarquée sur des continents immenses, passant du Maroc à l'Irak, par la Syrie ou la Palestine, tant sont riches les terres qui partagent la langue arabe commune à ces Odes du Désert.

    Chaque peuple se sentant le centre du monde, nous croyons toujours avoir tout inventé. Je n'avais pas idée d'une telle richesse. En ce sens la littérature reste le meilleur vecteur, à la portée de chacun, pour relativiser et intégrer l'apport intellectuel de chaque société, de chaque communauté, de chaque époque

    J'ai alors été embarquée dans un grand voyage à travers les siècles, des temps lointains avant l'Islam, aux poètes contemporains, dont le rédacteur de la déclaration de la création de la Palestine en 1988, Mahmoud Darwich, et celui qui, en chantant sa femme assassinée à Beyrouth, Balkis, a chanté son pays, la Syrie, Nizar Kabbani : ils m'ont particulièrement émue.

    Il me plaît d'avoir dans mon Kindle ces belles phrases chantantes que je peux compulser à loisir.

    La seule chose que je pourrais désirer c'est que les dates des poètes soient visibles dès la table des matières en début d'ebook.

    En ces jours de mai 2012 qui voient en France la victoire des valeurs de partage et de respect des différences, je souhaite avec fierté et reconnaissance une belle aventure à cette Anthologie de la Poésie arabe, faite par quatre jeunes marocains, d'une trentaine d'années, tous passionnés de livres, de langue et de culture. Ils ont fait là un très beau travail. Leur bilinguisme franco-arabe est une grande force culturelle et humaine. Que la paix rayonne sur notre belle terre ! 



  Consultez le livre : 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire