lundi 28 octobre 2013

Sagesse de la semaine

Connaissance de soi-même


A l’horizon, le ciel bleu se déclinait sur une chape de verdure. Le regard de Lahkim, lointain et évasif, semblait parcourir le monde infini. Sa pensée perçait les verrous du mystère humain et ne butait sur aucune question, franchissant, avec l’aisance d’un maître, différents domaines, de la philosophie à la psychologie de l’homme. A l’enchantement du groupe qui fixait sur lui des yeux hagards de savoir, le doute n’était plus qu’un mince fil facilement rompu par les mots justes du sage.

-             Quelle connaissance doit acquérir un homme pour se frayer un chemin vers la vérité ? s’écria Said.

-             La connaissance de soi-même.

     La réponse de Lahkim surprit les invités pour qui la connaissance de soi devait probablement tenir le dernier rang de toutes les connaissances dans ce bas monde.

-            La connaissance de soi-même est un chantier constamment ouvert, renchérit Lahkim.

    Un vent de hasard amena, un jour, un œuf d’aigle dans une basse-cour, parmi des œufs de poulet. Les œufs éclosent et les poussins de poule sortent en même temps que le bébé aigle. Petit à petit, ce dernier apprend, comme les poussins, à picorer du grain et à se promener dans la basse-cour. Un jour un aigle le regarde et fut saisi par l’envie de remuer les ailes. Il dit aux bébés poulets : « Comme j’aimerais pouvoir voler comme cela ! » Mais ceux-ci lui répondent : « Ce n’est pas possible ! Il faut être un aigle pour cela ! »

    L’injonction du grand philosophe grec Socrate, « Connais-toi toi-même », est incontestable et reste valable à tout temps puisqu’une bonne connaissance de soi-même, comme le fond d’une toile, renforce et crédibilise l’image et nous aide à développer la congruence qui donne foi à notre parole et consistance à notre être. Et quand nous connaissons nos propres qualités et défauts, nous pouvons cultiver les uns et perfectionner les autres, et construire ainsi sur des bases solides les dalles de notre performance individuelle. Nous avons, au fond de nous, beaucoup de ressources que nous n’exploitons point car nous en ignorons l’existence. Nous les cherchons ailleurs et tergiversons dans tous les sens. Nous ourdissons et tournons en rond, comme des araignées, pour tisser notre toile autour de puériles illusions. Nous nous éloignons de ces raccourcis qui nous mènent vers nous-mêmes pour nous hasarder dans des contrées lointaines et explorer les cocotiers exotiques d’une île, les sables dorés d’une plage, les tours éblouissants d’une ville, les hauteurs vertigineuses d’une montagne. Il ne peut connaître le monde celui qui ne se connaît pas. Le vrai voyage est celui qui commence par l’exploration des plis et replis de son propre être.

-              Mais les tréfonds de l’être humain ne sont pas aussi mystérieux que ça. Qu’est-ce qu’ils pourraient cacher qui échappe à notre connaissance ? contesta Sami.

-           -  Les vagues fluent et refluent et les eaux de l’océan se renouvellent tout le temps. Ainsi est notre nature humaine, pleine de mystères qu’une vie ne suffit pas pour explorer. Combien de fois plonge un pêcheur dans le même océan avant de retrouver la perle tant convoitée ?

   Partons à l’exploration de notre psychologie et soumettons notre âme à une chirurgie esthétique. Amusante serait cette chasse au trésor qui nous offrira une belle promenade dans les sentiers inconnus que nous croyons pourtant bien connaître.

  Il fut un temps où tous les hommes régnaient sur terre en jouissant d’un pouvoir divin. Mais ils abusèrent tellement de ce pouvoir qu’il leur a été ôté par Dieu qui le cacha quelque part.

  Depuis ce temps, l’homme n’a jamais arrêté de chercher ce pouvoir. Il a sillonné le monde entier, escaladé les montagnes, exploré la terre, plongé dans l’océan sans jamais le retrouver. Ce pouvoir est caché dans une place que l’homme ne soupçonnerait jamais.

Lahkim marqua une pause. Tous les yeux convergeaient vers la même direction. Il les tenait à bout de souffle. Sans trop faire durer le suspense, Lahkim continua :

-             Ce pouvoir est caché au fond de l’homme.

-            Si l’homme détenait ce pouvoir, qu’adviendrait-il de cette terre ? demanda Said après un moment de méditation.

-             Même ceux qui croient détenir un pouvoir ne dépassent jamais une certaine limite, répondit Lahkim. Personne n’a de pouvoir absolu et chacun a un pouvoir relatif. C’est comme une belle pièce en verre, brisée en mille morceaux et chaque personne en détient un. C’est un peu comme la vérité.                                                                                                                                                                                                                                                                  ¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
                                              
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